Jonathan Sacoor a donc écrit en 2018 une page de l’histoire de l’athlétisme national en devenant le premier Belge sacré champion du monde en juniors. En 2017 déjà, le spécialiste du tour de piste faisait figure de belle promesse pour l’avenir. Sacoor avait à l’époque amélioré son record d’une seconde et demie sur 400 m pour le porter à 46”21. Pour sa première année en juniors, notre compatriote s’était immiscé dans la liste des favoris à l’Euro juniors à Grosseto en Italie, où il décrocha finalement la médaille de bronze.
Moins d’un an plus tard, le protégé de Jacques Borlée étonnait alors en dominant tous ses adversaires au Championnat du monde juniors de Tampere, en Finlande. Avec un chrono de 45”03, il manqua en outre de peu le record d’Europe de la catégorie. Il avait par contre déjà signé en 45”72 un nouveau record de Belgique juniors en demi-finale. Après Tampere, son programme l’envoyait à l’Euro de Berlin avec les Belgian Tornados. Déjà auteur d’une belle performance aux Mondiaux en salle en décrochant une médaille de bronze sur 4x400 m en compagnie des trois frères Borlée, Sacoor, impressionnant, décrocha à Berlin la médaille d’or avec les Tornados.
Place dans la foulée à un nouveau grand moment : l’AG Mémorial Van Damme. A domicile, Sacoor triomphait en 45”59, soit le deuxième meilleur temps de sa jeune carrière. “J’ai longtemps dû insister auprès de Jacques pour pouvoir m’aligner au départ. J’avais un peu souffert du pied après Berlin. J’ai finalement pu courir et j’ai vraiment savouré. Le bruit produit par le public est surhumain. Je participerais à nouveau à chaque fois, même si je devais ensuite souffrir d’une blessure”, s’est exclamé Sacoor.
Entretemps, l’athlète de 19 ans réside aux Etats-Unis. Plus précisément à l’Université du Tennessee où il s’entraîne sous la direction de Ken Harden, lequel coacha également Kevin et Jonathan par le passé. La semaine dernière, Sacoor s’est encore qualifié pour l’Euro espoirs. Un rendez-vous qui ne constitue toutefois pas un objectif en soi, car les World Relays débutent dans une dizaine de jours au Japon alors que les Mondiaux de Doha se profilent à l’horizon plus tard cette année. “La différence avec la Belgique est énorme, surtout au niveau des infrastructures mais aussi de l’atmosphère lors des courses. En raison de l’importance des compétitions universitaires, c’est frappant de voir à quel point un grand groupe de personnes de la même école soutient les athlètes. J’en profite ici et je crois vraiment en l’approche de Ken, qui travaille naturellement en concertation avec Jacques. Cet été, mes ambitions individuelles passent au second plan après les épreuves par équipes avec les Tornados. J’espère personnellement me distinguer en juin lors des championnats NCAA. Ce serait beau d’y approcher mon record personnel. Pour le reste, le plus important est de pouvoir assurer au Japon notre présence à Doha, afin de pouvoir travailler sereinement en vue de ces Mondiaux. A l’Euro, je veux participer avec mes partenaires de la même génération. Nous pouvons y décrocher une médaille”, souligne Sacoor.
L’invitation pour l’AG Mémorial Van Damme constitue aussi une option pour la nouvelle vedette belge du 400 m, lequel disputerait alors le 6 septembre la finale de la Diamond League. “Le meilleur Belge à ce moment-là devrait sur papier avoir droit à cette place, à moins que quelqu’un ait besoin d’une grosse course pour décrocher le minimum pour les Mondiaux. Mais j’aimerais bien sûr à nouveau revivre cela”, conclut le champion du monde junior.
30 April, 2019